Si un bâtiment est bien à part dans le cœur des Brestois, c’est incontestablement le Comoedia. Depuis sa création, il a toujours été lié à la culture : D’abord théâtre puis cinéma, il devient en 2019 Galerie d’Art.
Emblématique du style des années 1940, Le Comoedia s’inscrit fièrement dans le patrimoine architectural de la ville. Érigé lors de la reconstruction de Brest, il est l’œuvre de l’architecte Michel Ouchacoff (1907-1981) et de l’artiste Jean-René Debarre (1907-1968) concernant les fresques intérieures et extérieures.
Un lieu chargé d’histoire
Mythique, Le Comoedia ouvre en tant que théâtre au tout début des années 1950 pour devenir un cinéma labellisé « Art et Essai » en 1962 jusqu’à sa fermeture en 1991.
Il est conçu comme un théâtre classique à l’italienne dont il reprend l’organisation, les codes et les décors. Le plafond fait certainement référence à la vocation maritime de la ville et à sa première dénomination « Théâtre de l’Onde » qui fut abandonnée au profit de « Comoedia », avec son puissant Neptune émergeant des flots ; tandis que la frise du fronton de la façade évoque la métaphore du théâtre avec ses masques de la comédie et de la tragédie.
Fantasmagorique, le lieu reste inoccupé et fermé pendant pratiquement 30 ans, suscitant spéculations et imagination.
L’artiste Paul Bloas, en 2009 colle quatre de ses géants sur la façade du Comoedia dont deux représentent Alex, le personnage incarné par l’acteur Malcom MCDowell en référence au film « Orange Mécanique » diffusé de manière récurrente par le cinéma.
Plusieurs artistes adeptes de l’Urbex (exploration urbaine) investissent clandestinement ou pas le lieu le temps de quelques clichés pour immortaliser l’ambiance si particulière, emprunte de nostalgie.
Magique, en 2019, Le Comoedia ouvre ses portes, transformé en Galerie d’Art Contemporain.
La métamorphose du comœdia
La volonté de respecter les éléments patrimoniaux de l’architecture d’origine, tout en effectuant une évolution radicale lui confère un rôle d’écrin des œuvres et des artistes qu’il accueille.
La rénovation met sur le devant de la scène, une qualité spatiale d’un patrimoine exceptionnel pour créer une galerie non conventionnelle, modulable et totalement unique, en harmonie avec les œuvres.
Le nouvel aménagement dépasse alors le conservatisme pour concilier le patrimoine, la création architecturale et l’Art contemporain, afin d’offrir un nouveau lieu d’expression plastique moderne, inventif et durable.
Pour s’adapter et répondre à ce défi, le parterre est mis à plat, la scène et la fosse d’orchestre sont supprimées. Le balcon est modifié pour recevoir un nouveau gradinage structuré par des cimaises courbes.
Cette nouvelle scénographie offre un linéaire d’exposition qui permet une déambulation et contemplation au-dessus du vide majestueux de la salle.
Dans ce nouvel écrin blanc et or tout en intériorité et en nuances, un soin particulier est porté à la lumière afin de créer un éclairage naturel qui permet la mise en valeur des œuvres et du décor comme le plafond réalisé au début des années 1950 par Jean-René Debarre.
La rénovation du Comoedia, c’est la révélation d’un lieu comme la révélation d’un artiste.
L'œil de l'Art
Le logo du Comoedia met en lumière, avec simplicité et minimalisme, l’histoire riche d’un lieu emblématique qui a participé au rayonnement de la culture dans la ville de Brest (Finistère, Bretagne) à travers les années et sous différentes formes.
Œil de celui qui fait face à la création, de celui qui observe, interroge, contemple ou crée, « l’œil de l’Art » est avant tout le symbole d’une liaison entre l’artiste et le visiteur, d’une rencontre qui prend place dans une Galerie d’Art unique.
Aujourd’hui galerie d’Art Contemporain dédié à l’exposition d’artistes dont les peintures et sculptures sont proposées à la vente, le logo du Comoedia est un hommage au passé et à l’architecture singulière du lieu, anciennement théâtre italien conçu dans la tradition classique. De fait, la forme courbe de « l’œil de l’Art » fait écho à la marquise que l’on peut observer sur la façade du bâtiment qui orne et domine l’angle de la rue du Château. Le point en son centre évoquant le hall d’entrée circulaire du Comoedia et son ancienne scène, l’ensemble représente ainsi une vue de dessus de la galerie.
Le logo, qui se décline en noir, en blanc et en doré, respecte également les codes de l’Art Déco et reste dans la continuité des décors de l’artiste sculpteur Jean-René Debarre, en rappelant notamment le plafond blanc caractéristique, orné de Neptune et les éléments architecturaux tapissés de feuilles d’or.
On peut enfin percevoir dans le logo de la galerie un clin d’œil à sa récente transformation, la courbure du graphisme mettant en avant le balcon, structuré par des cimaises courbes, qui offre un espace d’exposition et de déambulation unique surplombant le centre de la Galerie d’Art. « L’œil de l’Art » allie ainsi passé et présent, patrimoine de la reconstruction et art contemporain.