10 femmes à l’affiche du Comoedia à savourer !
Consacrée aux oeuvres de 10 artistes femmes, l’exposition « Urbaines – Street Art » pose la question de leur place dans l’art urbain.
Consacrée aux oeuvres de 10 artistes femmes, l’exposition « Urbaines – Street Art » pose la question de leur place dans l’Art Urbain.
L’Art Urbain n’échappe pas à la règle de la sous-représentation manifeste des femmes. Longtemps oubliées, dans les bilans de l’histoire de l’art, les femmes sont encore et toujours invisibles et sous représentées dans les festivals, musées, expositions collectives, solo shows… et, c’est une évidence, sur le marché de l’art, , quand elles n’en sont pas complètement absentes ! La galerie d’art Le Comoedia a choisi d’afficher les œuvres de dix artistes émérites questionnant ainsi leur place dans l’art face à ce déséquilibre.
Information et présentation : l’arme fatale
Pour l’équipe de la galerie Le Comoedia, l’une des clés de compréhension de la sous-représentation des artiste femmes dans l’Art Urbain tient en partie à son origine.
Issus de la culture Hip-Hop, les arts de la rue ont été initiés par le graffiti, une activité vandale et illégale dans l’espace public qui demandait une grande prise de risque. Le milieu était donc essentiellement masculin. Au mieux, les graffeuses étaient marginalisées dans les groupes, lorsqu’elles n’étaient pas cantonnées au rôle subalterne de petite amie.
Dans l’imaginaire collectif, la conquête de la place des femmes artistes dans l’espace public est aussi d’actualité avec l’image représentative des street-artistes masculins qui graffent de nuit, bombes à la main et capuches sur la tête. Pourtant, la rue est depuis longtemps investi par les femmes et demeure un espace d’expression de choix pour nombre d’entre elles, Miss Tic ayant ouvert la voie dès 1985.
Pour leur offrir la place qu’elles méritent, l’une des armes est sans nul doute l’information et l’exposition, qui transforment les choses de façon pérenne.
Plus on parle des oeuvres réalisées par femmes, plus elles prendront de la valeur. Ainsi, reconnue comme la première galerie de Street Art en Bretagne, Le Comoedia qui, depuis plusieurs années déjà, fait la part belle aux artistes d’Art Urbain, met en lumière le travail pictural de dix femmes à travers une exposition collective décomplexée. Engagées ou non, ces artistes ont trouvé et trouvent dans la pratique artistique de la rue, l’adrénaline, l’ouverture vers les autres et un terrain d’exposition formidable pour démontrer la richesse et la créativité de leur talent.
A (re)découvrir donc les artistes emblématiques du Comoedia, notamment Miss Tic, présente avec le pochoir sur carton « Séduire la passion de jouer et d’être jouée », mais aussi la graffeuse Lady K avec des toiles mêlant un « writing » de lettres et de formules mathématiques.
De son côté, Petite Poissone revient avec de nouvelles créations et ses punchlines toujours aussi percutantes tandis que Sêma Lao s’attaque aux thèmes de la peinture académique, au nu, au clair-obscur et à la maternité en les réinterprétant avec sa sensibilité bienveillante.
L’exposition fait également la part belle à l’abstraction avec des pièces de Lady M et Caroline Derveaux, qui célèbrent les formes, les couleurs et le mouvement, comme à la figuration à travers les pièces de Julia Forma qui trace la force et la douceur de la femme, unique sujet de sa peinture.
Le volume est également magistralement représenté avec les sculptures de Mélanie Bourget et Stéphanie Kilgast. Outre ses nouveaux bustes en raku, la première a créé spécialement pour « Urbaines – Street Art » sa première danseuse de Hip Hop en résine.
Quant à la seconde, elle offre son univers coloré dépourvu d’humanité où la nature, résiliente, a retrouvé toute sa place. Enfin, Foufounart envahit l’espace de vulves esthétiques encadrés pour rappeler que le combat contre la domination masculine dans l’art et la société est toujours d’actualité.