« C’est la première fois que le Comœdia fait une exposition collective avec, exclusivement, des artistes de notre territoire, s’enthousiasme Adeline de Monpezat, directrice de la galerie de Brest. Le besoin pressant de montrer tous ces talents de la scène bretonne s’est fait ressentir. Et il y en a tellement que je peux d’ores et déjà vous annoncer que cette Nouvelle vague bretonne aura une suite. »
Yann Kersalé, le dessinateur
Son fief, c’est Douarnenez. C’est là que ce sculpteur de lumière, comme on a coutume de l’appeler, crée et développe ses projets. Yann Kersalé, à la renommée internationale, est un enfant du pays. Si ses œuvres se laissent admirer à l’extérieur et de nuit, partout dans le monde, on connaît moins « la face cachée de l’iceberg », rappelle Adeline de Monpezat.
Yann Kersalé est un plasticien complet. De l’architecture au dessin. Et c’est justement ce dernier aspect que révèle l’exposition qui permet de découvrir pour la première fois une cinquantaine d’œuvres issues de ses carnets à laquelle vient s’ajouter un grand format photographique récent, « le synopsis d’une captation vidéo à partir d’une rose, avec tout un jeu de lumières », détaille l’artiste.
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Poème visuel
À ses côtés, nous retiendrons particulièrement les œuvres de Matthieu Dorval, celles d’Isthme et d’Yvon Daniel.
Le peintre Matthieu Dorval explore les tonalités de bleu, une recherche liée à ses souvenirs d’enfance sur les falaises de la presqu’île de Crozon en compagnie de son père et de son frère. « J’ai eu le sentiment plus tard qu’il y avait là quelque chose de fondateur dans la perception que l’on peut avoir du monde », se remémore-t-il avec émotion.
Le travail d’Isthme est un poème visuel. Elle navigue beaucoup et l’abstraction l’a emporté sur le figuratif, pour exprimer cette » impression de faire partie du tout « . Le ciel, l’eau, la référence au vitrail et la maîtrise du clair-obscur.
Yvon Daniel travaille la puissance du geste dans l’abstraction pour faire éclater les éléments que sont l’eau, la terre, le feu et l’air. « La peinture est vitale pour moi », commente l’artiste. « Il me semble que j’avais un pinceau dans le ventre de ma mère. J’ai tenté d’avancer comme je pouvais », conclut-il avec humilité.