La galerie d’art brestoise réunit 13 artistes fran-çais et nippons issus du pop art japonais. Un dialogue contemporain entre deux cultures.
« Quand je disais que le japonisme était en train de révolutionner l’optique des peuples occidentaux, ce n’est évidemment pas moi qui le disais en 1884, mais Edmond de Goncourt », rappelle en préambule Adeline de Monpezat, directrice de la galerie d’art contemporain Le Comœdia. Paris était alors la capitale des arts. Cette influence a conforté les impressionnistes et les nabis. « Le verbe révolutionner est donc bien employé puisque cette découverte a opéré un changement radical dans l’art pictural. »
Le titre de cette exposition, Néo-japonismes, au pluriel, trouve ici tout son sens. En effet, depuis les années 1980 avec le développement des industries culturelles, parmi lesquels les animés, les jeux vidéo et les mangas, le rayonnement des arts japonais n’a pas cessé de s’étendre. « Au-delà d’une simple mode, les artistes contemporains occidentaux ont intégré ces phénomènes qui font partie intégrante de leurs recherches », poursuit Adeline de Monpezat. Côté Japon, les artistes continuent de faire évoluer leur art également. Le Comoedia a invité cinq artistes japonais, huit artistes français, dont quatre bretons. Parmi ceux-là, Pakone, le street artiste brestois connu pour ses Sakura, ces cerisiers japonais aux fleurs roses qui forment « le miroir éphémère de l’art urbain, entre disparition et renaissance ». Il présente en parallèle de rares toiles de 2010.
Exposition dédiée à Gilles Grannec
Un peu plus loin, on découvre les magnifiques et subtiles céramiques de la sculptrice Mélanie Bourget. On aime toujours autant sa technique du raku et les craquelures, comme des failles de l’âme humaine, que provoque ce procédé d’émaillage. Autres œuvres surprenantes, celles de Did-K et de Sylvain C Bien, deux artistes tatoueurs dans le style irezumi. Parmi les artistes japonais invités, on a un vrai coup de cœur pour Takeru Amano qui revisite les Vénus et les icônes. Ou
comment exprimer l’essentiel en quelques traits avec élégance et légèreté. On conclura avec l’étonnant pixel art du collectif Excalibur, influencé par l’aspect graphique de Nintendo. L’exposition est dédiée au commissaire priseur Gilles Grannec, disparu tragiquement.
Dominique Cresson
Jusqu’à samedi 16 décembre au Comœdia, 35 rue du Château à Brest. Ouvert
du jeudi au samedi de 14 h à 18 h. Initiation aux dessins de manga, dès 12 ans,
les mercredis 18 octobre et 8 novembre de 14 h à 16 h.
Lien de l’article : Néo-Japonismes