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L’esthétique tourmentée d'Yvon Daniel

L’esthétique tourmentée d’Yvon Daniel

A Paimpol, où il est né, les parents d’Yvon Daniel rêvaient pour lui d’un emploi d’officier de marine marchande.
Vain espoir.

Le jeune Yvon est fasciné par les arts plastiques et préfère les vertiges de la peinture à ceux de l’océan.

Ses études le conduisent à devenir professeur à l’école des beaux-arts de Brest et à s’installer dans la belle presqu’île de Plougastel où, le temps de la retraite venu, il réside toujours et poursuit une œuvre picturale déchirée d’inquiétude.

Son maître est Jean Bazaine, peintre hanté qui, un demi-siècle durant, a arpenté chaque jour d’été la plage de Pors-Carn, en Saint-Guénolé Penmarch.

Emplissant son regard du chaos des sables crissants et des roches abruptes, des vagues déferlantes et des dunes rases, avant de s’enfermer dans la solitude de l’atelier pour y peindre ses vertiges.

Comme lui, Yvon Daniel a choisi la voie ardue de l’abstraction informelle.

L’écrivain Bernard Berrou décrit son univers « chahuté par des remous, des jaillissements, des fractures, perpétuelles reconstructions ou naissance d’un monde inapaisé ».

Nombre de ses toiles sont aujourd’hui exposées à la toute nouvelle galerie du Comoedia à Brest.

L’occasion de rappeler l’étonnante histoire de ce lieu qui fut, de 1963 à 1991, le plus joli cinéma brestois, presque luxueux avec ses balcons ouvragés, sa scène à l’italienne, ses escaliers tournants aux belles rampes dorées.

Le temps des multiplexes étant venu, l’endroit était resté vide durant une trentaine d’années.

Superbement réhabilité autour de son architecture originale, il devient une magnifique galerie destinée à montrer l’œuvre d’artistes contemporains de valeur. Yvon Daniel en est un.

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