Après sa réouverture en mars ou il fut présenté, « nu », au public venu en nombre le (re) découvrir et une première exposition consacrée à Archiguille, le Comoedia fait sa rentrée en réunissant cinq artistes autour de l’oeuvre du peintre Yvon Daniel.
À 73 ans, c’est une première pour Yvon Daniel ! Une première au Comoedia, forcément, devant lequel l’artiste en devenir, l’étudiant aux Beaux-arts qu’il était à la fin des années 60, passait chaque jour. Une première aussi, par l’ampleur de cette exposition, majeure, car ce sont là plus de 70 peintures sur toile et papier qui sont présentées (et proposées à la vente) comme autant d’extraits d’une vie, d’une oeuvre.
« Ni figurative, ni abstraite »
En entrant dans l’enceinte magnifiquement réhabilitée du Comoedia, la puissance est palpable, l’énergie, « tellurique » comme le souligne Adeline de Monpezat, responsable de la programmation. Car depuis plus de 30 ans, il est question de cela justement, d’énergie, de geste, de couleur. D’une peinture qui « ne représente pas mais se présente ». L’artiste insiste : « ni figurative, ni abstraite, ma peinture ne raconte pas, elle est ! ». Parlant de son oeuvre en des termes simples, celui dont le travail fut qualifié, par l’écrivain Bernard Berrou, de« Turbulente esthétique » préfère au laïus conceptuel, l’anecdote d’un enfant de dix ans resté longuement contemplatif devant ses tableaux, parti sur un « merci pour mes yeux », inscrit dans le livre d’or…
Des oeuvres en écho
Scénographiée autour des quatre éléments originels, thème fondamental chez le peintre, l’exposition incorpore ici et là des oeuvres d’artistes, brestois pour la plupart, dont le travail trouve chez celui d’Yvon Daniel un certain écho. Au milieu des peintures présentées, l’air, l’eau la terre et le feu semblent se répondre. L’air, avec les sculptures en acier de Jean-Bernard Susperregui, contrastées, faites de vides et de pleins et semblant avoir été elles aussi dessinées par le vent. L’air, toujours, tout comme l’eau, présents dans les sculptures de Vincent de Monpezat, posées comme des éléments marins, polies par la mer, par ce mouvement perpétuel invoqué dans la peinture d’Yvon Daniel. Présents également, la terre et le feu, à travers l’onirique bestiaire de céramiques imaginées par Marc Piano, tout comme dans les sculptures en bronze de Martine Kerbaol qui, avec ses danseuses tout en légèreté, convoque la matière et le geste.
Présentée également, une série de photographies de fragments de murs, prises au port de commerce par l’artiste JPH, rappelle griffures, textures et traces du temps qui habitent aussi les oeuvres d’Yvon Daniel.
Pratique Exposition visible jusqu’au 9 novembre. Ouvert du jeudi au samedi de 14 h à 18 h