Le centre d’art Le Comoedia, à Brest (Finistère) consacre une grande exposition à l’artiste breton Yvon Daniel. Visibles jusqu’au 9 novembre 2019, plus de 80 toiles retracent l’approche de ce peintre, toujours vivant, qui travaille sur le fil de la non-figuration.
Cheminement intérieur, confrontation physique, la peinture d’Yvon Daniel réveille les sens et l’épiderme. Elle percute le spectateur, l’éclabousse, le plonge dans une matière presque familière par les réminiscences qu’elle fait naître. Jusqu’au 9 novembre 2019, le centre d’art Le Comœdia consacre une exposition à ce peintre breton. « Yvon Daniel est un peintre brestois connu, mais peu reconnu. Cette exposition est un juste retour des choses », remarque Bob Lascar, maître des lieux.
Et quelle belle osmose entre ce travail et ce théâtre privé, construit en 1948, fermé dans les années 1990, puis abandonné pendant trente ans, avant d’être transformé en espace d’art. Avec cette exposition, l’architecture et les productions artistiques se magnifient.
« La peinture, ce n’est pas de la représentation et ma peinture ne représente rien. Mais elle se présente, elle a besoin du temps du regard. » L’œil malicieux par-dessus la monture de ses lunettes, Yvon Daniel observe les attitudes de ses interlocuteurs qui, eux, scrutent ses toiles.
Pas de jeu, mais un enjeu
Obstiné, presque obsessionnel face à la toile, ce diable de peintre n’hésite pas à bousculer le spectateur. « Il faut bouger devant une œuvre, entrer dedans, en ressortir, y revenir ! La peinture n’est pas un jeu, mais un enjeu. » Quelque quatre-vingts toiles ou dessins ornent les murs du Comoedia, dans des formats qui explorent tantôt la série, tantôt l’immensité de très grands formats (150 x 450 m).
Équilibre, déséquilibre, fractures, couleurs et lumières intenses ou qui infusent, dessin, huile, fusain, encre… Le propos pictural d’Yvon Daniel échappe à la figuration, mais fait écho aux éléments de la nature comme l’eau, l’air, le feu, la terre, ces quatre sujets de prédilection. Que le peintre empoigne avec une énergie constante depuis maintenant cinquante ans.
Cinq autres artistes côtoient les lieux. Le photographe JPH avec une série de graffitis collectée au port de commerce ; la sculptrice Martine Kerbaol présente des danseuses et des petites filles, tout en légèreté et pourtant faites de bronze ; le sculpteur Jean-Bernard Susperregui raconte des histoires d’espace et de volumes à travers des œuvres en acier brossé ; son confrère Vincent de Monpezat, des pièces nées d’assemblages, de stratifications de matériaux complexes ; le céramiste Marc Piano expose un bestiaire fantastique.
Jusqu’au 9 novembre, au Comoedia, à Brest (Finistère), 21, rue d’Aiguillon, les jeudi, vendredi et samedi, de 14 h à 18 h, et sur rendez-vous. Internet : artcomoedia.fr.