Après avoir été un théâtre, un cinéma, le Comoedia devient un espace d’art contemporain, lieu d’exposition et de vente de sculptures et peintures.
Concrétisation d’un rêve d’enfant, une évolution radicale accomplie par Robert Lascar, le propriétaire du groupe Omnium. Qui a décidé « d’offrir ce bijou aux Brestois et de partager, avec eux, sa beauté ».
« C’est une merveille. » « C’est magnifique ! » Ce jeudi 7 mars 2019, dès l’ouverture des portes, les Brestois se sont pressés pour admirer le nouveau Comoedia. Dix-huit mois de travaux, un chantier de rénovation de plus d’un million d’euros, le Comœdia, resté fermé 28 ans, se dévoile enfin : « Nu » , vide, comme le bel écrin qu’il devient pour l’art contemporain. Le Comoedia s’est réinventé en blanc et or.
Sur le principe « du contenant aussi important que le contenu » , une évolution radicale réalisée « à quatre mains » . Celles de Robert Lascar, le propriétaire du groupe brestois Omnium, qui possède près de 700 boutiques en France (Bouchara, Devred, Burton of London) et celles de l’architecte brestois Pierre Henri Argouarc’h, créateur de la « tour miroir des énergies » sur le campus du Bouguen.
Enfant, alors qu’il se rendait à l’école Jean-Macé, Robert Lascar admirait, déjà, le Comoedia : « Tout m’enchantait, les lumières, les couleurs, l’odeur… , se souvient le propriétaire et mécène. Je revois Madame Holley derrière sa caisse… »
Lorsque l’opportunité de l’acquérir s’est présentée, il n’a pas hésité : « Je n’avais pas de vision préconçue sur l’avenir à lui donner. Puis l’idée m’est venue d’y mettre ma passion pour l’art, d’y créer un espace dédié.
Le Comoedia ne pouvait que mettre en valeur tableaux et sculptures contemporaines… »
Mais, pour présenter de l’art, l’espace a dû être sérieusement remodelé. « Je n’ai pas redessiné le Comoedia. Pas besoin ! Le projet a été dicté par le lieu. On s’est donc plutôt attachés à le conserver, explique Pierre Henri Argouarc’h, On l’a débarrassé de tout ce qui l’encombrait, des fauteuils à la moquette murale, on a cassé la scène, on a créé deux plateaux, séparés par des cimaises. »
Et ils ont mis en lumières les superbes décors en staff, le fantastique Neptune au plafond, les angelots aux murs… Conçu pour présenter vidéos et musiques, l’espace multimédia s’intègre à la perfection. Une douzaine d’entreprises locales ont accompli « ce travail extraordinaire » , pour un client exigeant, certes, mais assez compréhensif pour leur laisser le temps de parachever leur ouvrage.
« C’est quand même bien plus intéressant qu’un restaurant ou un magasin de vêtements ! lance un visiteur enthousiaste. C’est un lieu culturel ancré dans la ville, dans l’âme des Brestois. Que l’art y retrouve sa place, c’est formidable ! »
Dans ce quartier où l’école des beaux-arts côtoie l’hôtel des ventes et plusieurs affaires de commissaires-priseurs, le Comoedia trouve naturellement sa place à Brest, métropole qui, à l’exception de Passerelle ou des rares galeries comme La Navire, manque encore de lieux dédiés à l’art contemporain.
Dès le 4 avril 2019, la première exposition sera consacrée au peintre Archiguille : plus de 35 toiles de cet artiste qui créa son propre mouvement pictural, celui de la Transfiguration, seront exposées et proposées à la vente. En attendant, le public pourra admirer jusqu’aux toilettes juste parfaites du Comoedia, une mosaïque d’ors !
« Offrir ce bijou aux Brestois, partager, avec eux, sa beauté… Chaque fois que je pénètre dans son intérieur, je vais au balcon, je descends à l’orchestre, plusieurs fois de suite, confie Robert Lascar. J’éprouve une sensation de bonheur mais aussi de satisfaction mêlée de fierté. J’ai accompli mon désir d’enfance, « mon cinéma à moi »».