La nouvelle exposition du Comœdia regroupe, auprès de l’artiste Soly Cissé, six autres artistes plasticiens, peintres et sculpteurs. Autour des mythes, thème fondateur.
La nouvelle exposition de la galerie d’art contemporain, Le Comœdia, à Brest, est consacrée aux mythes. « Le mythe est un système de communication, c’est un message », écrivait le philosophe et sémiologue Roland Barthes.
Notre époque vit pourtant trop souvent dans l’instant, en ignorant ses fondements, son passé, – attention au colosse aux pieds d’argile – en oubliant même que nos mythologies contemporaines ne sont que des pâles remakes, des variations ou un savant mélange de ce que les textes fondateurs nous apprennent. Vaste et passionnante entreprise que de s’attaquer à un tel sujet à travers l’art, gros consommateur de mythes. La nouvelle exposition, sobrement intitulée, Mythologies contemporaines, relève le défi.
« Il s’agit de la plus grande exposition de Soly Cissé en France », annonce fièrement Adeline de Monpezat, directrice du Comœdia. L’artiste sénégalais est devenu incontournable sur la scène de l’art contemporain. « Tout ce qui est mythologique a toujours hanté mon imaginaire », reconnaît-il. Il suffit de regarder ses toiles, ses dessins, ses collages, pour se laisser happer par l’énergie fulgurante du trait et de la couleur qui emportent ses personnages en perpétuel mouvement. Solly Cissé questionne l’identité, l’exil, le rapport dominant-dominé. Deux toiles magistrales résument son œuvre dans sa dimension mystique.
Non loin, Vincent de Monpezat présente Signes, une réinterprétation de caractères dialectiques africains, à travers des sculptures aux motifs et formes géométriques qui sonnent comme un hommage aux multiples langages du continent africain.
Didier Ahadji et Wabi Dossou sont sculpteurs et offrent chacun dans leur singularité, une vision contemporaine des cultures africaines au quotidien.
Autre sculptrice, Michèle Jarnoux allie le verre et la céramique dans un séduisant mariage de transparence et d’opacité. La Bretonne convoque l’eau, l’écume et la terre.
Citons encore le peintre Yvon Daniel qui n’en finit pas d’explorer l’essence même de notre vie sur Terre en métaphorisant l’eau, la terre, le feu et le vent. Pour lui, la peinture n’a rien à expliquer, elle est.
L’évocation même du nom d’Ys met immédiatement des étoiles dans les yeux. Il fait partie de ces légendes qui habillent les mythes. « Cette légende de la ville d’Ys fait partie de mon travail depuis quelques années », raconte Benjamin Deroche qui la modernise en faisant un accrochage mixte de peintures et de photographies. Des bleus somptueux et une faille envoûtante.
La légende de la ville d’Ys selon Benjamin Deroche.
Dominique Cresson