À Brest, le Comœdia se mue en centre d’art
Ouvert au début des années 1950, le Comœdia était devenu cinéma en 1962 puis avait fermé ses portes en 1991. Il a rouvert le 7 mars 2019 après une remarquable transformation.
En ce jeudi 7 mars 2019, Pierre-Henri Argouarch est tout sourire au balcon du Comœdia : l’architecte de Brest écoute avec délectation les élogieux commentaires des nombreuses personnes qui se sont empressées de venir visiter Le Comœdia, dès le premier jour de son ouverture.
Un lieu emblématique de la cité du Ponant, conçu par l’architecte Michel Ouchacoff, décoré par les fresques de l’artiste Jean-René Debarre, le tout dans le style bien représentatif des arts décoratifs des années 1940.
Le théâtre classique à l’italienne, à l’angle des rues du Château et d’Aiguillon, avait ouvert au début des années 1950 puis était devenu salle de cinéma labellisée art et essai en 1962, avant de fermer ses portes en 1991.
Centre d’art contemporain
Plusieurs projets avaient ensuite été étudiés, sans succès. Robert Lascar, propriétaire du groupe brestois Omnium (Bouchara, Devred…), l’a racheté. Et l’a transformé en centre d’art contemporain, avec l’aide de Pierre-Henri Argouarch. Qui explique :
Robert Lascar habitait le quartier, fréquentait le lieu. Il a voulu dédier l’espace à l’art contemporain, sa passion. Et ensemble, nous avons pris le temps de réaliser un bel écrin, en blanc et or, en réalisant un grand travail sur la lumière, ce lieu étant enterré.
Un lanterneau, obturé par le passé, a, par exemple, été rouvert. Le chantier a duré 18 mois.
Nous avons percé les planchers pour installer un ascenseur et rendre les différents niveaux accessibles, cassé la scène, rallongé les colonnes pour qu’elles descendent jusqu’au sol…
Conserver la structure du lieu
Pierre-Henri Argouarch est formel :
Dès le départ, nous étions convaincus tous les deux qu’il fallait conserver la structure du lieu, son volume, le balcon, en apportant les adaptations nécessaires à sa nouvelle vocation, la mise en valeur d’œuvres d’art sur des cimaises.
Les sculptures, comme le Poséidon au plafond, les fresques, les angelots au mur, ont également été gardés et eux aussi remarquablement mis en valeur.
Visite à nu
Le résultat est splendide. L’idée de montrer le lieu à nu jusqu’au 23 mars, c’est-à-dire sans exposition, a été voulue par Robert Lascar, désireux de faire profiter les Brestois de la magie de ce petit bijou architectural.
La première exposition, quant à elle, sera consacrée au peintre de la transfiguration François-Augustin Guille, dit Archiguille. Pour la première fois depuis 1970, plus de 35 de ses toiles seront exposées et proposées à la vente, du 4 avril au 29 juin.
Infos pratiques :
35, rue du Château à Brest. Se visite à nu jusqu’au 23 mars les jeudis, vendredis et samedis de 14h à 18h.
www.artcomoedia.fr
C’est gratuit.