Comment le skate devient-il une oeuvre d'Art ?
Le skateboard est lié à la rue comme le Hip-Hop, le graff et le Street Art. Les artistes urbains en ont tous fait ou continuent de le pratiquer. Il est donc tout naturel que ceux-ci détournent la planche de skate par l’image et l’objet pour créer de véritables oeuvres d’art, souvent plus abordables qu’une de leurs toiles.
Si la discipline du skate est anoblie aux derniers Jeux Olympiques de 2021, dans l’art, la planche de skate connaît depuis plusieurs années un succès phénoménal. Le Skate Art est une branche du Street Art qui s’est imposée à ses débuts dans la rue puis proposée à la vente dans les galeries d’art contemporain.
Les graffeurs et les street-artistes familiers de ce support trouvent de nouvelles expressions artistiques en bombant dessus, en recyclant de vieilles planches ou en les découpant.
Véritable ode au Street Art et à la liberté, les skates créés par les artistes du Comœdia démontrent les liens étroits existants entre la rue, le sport et l'Art.
Après avoir été admirés par plus de 15 000 visiteurs à l’exposition « Art et Sport, la Rencontre » de Saint-Jean-de-Monts durant l’été dernier, les 18 skates de street-artistes spécialement créés pour Le Comoedia sont enfin disponibles à la vente.
« Les skates ont toujours été un support artistique. Leur forme s’y prête » explique Reso, graffeur international représenté par la Galerie d’Art du Comoedia.
Dans les années 1980, le graffiti se développe dans les rues de nos villes. « Ses représentants ont très vite investi des supports comme les skateboards, en les décontextualisant de leur fonction première, pour les utiliser comme des toiles » rappelle Adeline de Monpezat (article « Du beau travail sur la planche » d’Arthur Picard, L’Equipe Magazine, 24 juillet 2021).
Une grande diversité des mouvements
Si le franco-congolais Kouka Ntadi est fidèle au style figuratif qu’on lui connaît et à la représentation de la figure du guerrier Bantu, on découvre grâce au Comoedia l’op-art de Nicolas Delpech, l’abstraction de L’Outsider, l’humour avec les street-artistes Numa Monsi et EpS ; mais encore l’onirisme psychédélique de Lady K ou le surréalisme de 13Bis.
Souvent eux-mêmes skateurs, les street artistes tentent toujours de faire vivre la rue, d’une manière singulière. L’interdit qu’impliquent les deux disciplines crée un véritable lien entre elles : « les deux se pratiquent sans statut particulier, sans nécessité d’adhérer à une structure » commente Reso.
"Tatouer l'Objet"
Pakone a réalisé ses premiers skates pour la galerie d’Art Le Comœdia : « il faut s’imprégner des atouts que le support présente. Les courbes changent de celles d’un mur, la taille aussi. Le bois se rapproche de la nature, des jouets d’enfance. Il faut être plus minutieux que pour du Street Art classique. On fait, en quelque sorte, du tatouage d’objet » a expliqué le graffeur Brestois au magazine L’Equipe.
En proposant une sélection exigeante de 18 skates d’artistes, la galerie d’Art Le Comœdia met en lumière toute la diversité des arts urbains et l’importance de leur place dans la société. Abstraites, figuratives, seules ou en triptyque, les planches uniques du Comoedia vous séduiront !
Une brève Histoire du Skate Art
Le skateboard naît à l’aube des années 1950 aux Etats-Unis et ce sport devient très populaire en Californie. Au début, la planche est brute, simple et arbore uniquement une marque. Le premier motif qui apparaît par la suite est le logo des marques.
Jusqu’à la fin des années 1970, les marques de skates illustrent les planches en mêlant des graphismes issus de la culture du surf. Le logo se retrouve alors souvent sur la planche.
A partir du milieu des années 1980, les planches commencent à être détournées dans le but de devenir un nouveau moyen d’expression et de communication artistique par les graffeurs et les street-artistes, mais ce n’est qu’à partir des années 2000 que l’on parle de Skate Art. En effet, à partir de cette période les planches sont détournées de leur fonction première et les codes de l’art s’imposent et se diffusent. Elles s’exposent et deviennent des oeuvres d’art contemporain.