Richard Di Rosa, dit Buddy en hommage à Buddy Holly, naît à Sète en 1963. Avec Robert Combas, Rémi Blanchard, François Boisron, Catherine Viollet et son frère Hervé Di Rosa, ils représentent les principaux artistes de la Figuration Libre, qui apparaît dans les années 1980.
Autodidacte, il est le seul sculpteur du groupe. Lors de ses premières créations il utilise des matériaux simples et ordinaires, pour créer des sculptures issues de la culture populaire, voulant un art compréhensible et accessible au plus grand nombre.
Richard Di Rosa a collaboré très vite avec son frère pour faire vivre leur riche mythologie peuplée d’héros improbables en proposant mise en situation et mise en volume. Les Artistes de la Figuration libre avaient chevillé au corps cette volonté de rendre l’art accessible à tous, à la fois en investissant des lieux publics et en créant des œuvres aux signes universels. Richard Di Rosa est en outre très attentif à la sublimation de pratiques esthétiques du quotidien : dioramas, petits plâtres d’école, collection de jouets, napperons sous le pot de fleurs… Aujourd’hui il explore les effets de ses œuvres sur la sensibilité de ses regardeurs : chaque matériau est appréhendé pour libérer le maximum d’effets sensoriels, faire vibrer l’œil, l’ouïe, donner envie de toucher, de goûter, et pour enflammer les imaginaires, donner envie de raconter des histoires à partir de la saisie personnelle de ses œuvres. Ainsi décrit-il son activité de sculpteur : « Je fais de la recherche pure, fondamentale, sur les sensations, les émotions ».
Buddy Di Rosa développe son propre univers où la musique, les animaux, la culture africaine demeurent des sources inépuisables d’inspiration.
Poules, Coqs, icônes du Rock cohabitent joyeusement avec ses totems et trophées aux formes arrondies et aux couleurs vives.
Son style unique s’impose et sa statuaire s’orne d’un ou de multiples yeux, parfois « pour que les formes abstraites se mettent à vivre », ou au contraire pour les sublimer.
Refuser l’Art contemporain dominant
Au début des années 1980, l’Art conceptuel règne en maître. En réaction, toute une jeune génération biberonnée à la télévision, à la bande dessinée, au rock et aux dessins animés se soulève, contestant ce diktat intellectuel. Ces artistes partagent les mêmes valeurs et se fréquentent, sans se soucier des diverses chapelles artistiques. Dès 1983, Richard Di Rosa se rend à New York et se noue d’amitié avec des artistes de la scène Street : Futura 2000, Kenny Sharf, Daze et Crash. En 1984, il participe à l’exposition « Figuration Libre, France/USA », au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, qui rapproche les jeunes artistes français et américains. Est notamment exposé, avec Buddy Di Rosa, Keith Harring.
Ces artistes, issus de la société des médias et du spectacle, trouvent dans la Rue un véritable medium et un tremplin pour la célébrité. C’est le cas notamment de Jean Michel Basquiat, peintre recouvrant le métro et les rues new-yorkaises de ses graffiti pour se faire connaître (alors sous le pseudonyme de Samo). Les connexions sont nombreuses et les frontières poreuses, entre des artistes comme Speedy Graphito, Kriki et bien d’autres.Ceux-ci sont parfois assimilés au mouvement Street Art ou à celui de la Figuration Libre.
L’artiste Ben, qui est à l’origine du nom du mouvement de la Figuration Libre, l’exprime très bien : « La Figuration Libre c’est être libre, libre de préférer les graffiti du métro de New-York aux tableaux du Guggenheim, libre d’avoir une indigestion de Supports surfaces […], libre d’aimer Mickey, la bande dessinée et pas Lacan ».
(Ben, Figuration Libre, 1982)
Mais le mot de la fin revient à Buddy Di Rosa : « c’est un enchaînement qui s’est
fait, boum, boum, boum. Une rencontre, dans le temps et dans l’espace. […] On
ne sait jamais retrouvé en train de se dire on crée un mouvement, on l’appellera
Figuration Libre, on va écrire un manifeste, jamais ! »
L’Espace d’Art Le Comoedia vous souhaite un bel été !
Après une seconde saison marquée par les expositions Yvon Daniel, peintre des éléments originels, Noir est une Couleur/Couleurs Sculptées et Art Urbain, Le Comoedia Espace d’Art à Brest fermera ses portes le 25 juillet 2020 pour sa parenthèse estivale. Dès le 10 septembre, à 14 heures, venez découvrir la nouvelle expositionvente du Comoedia, « Feminae », entièrement dédiée aux femmes artistes.
Durant tout l’été nous serons présents sur les réseaux sociaux : actualités, coups de coeur… et nous publierons une newsletter au mois d’août. Restons connectés, même pendant les vacances !