Peter Klasen
Biographie
L’artiste peintre, photographe et sculpteur allemand Peter Klasen naît à Lübeck en 1935. Maître des contrastes, il est fasciné par l’hostilité de la ville moderne et par les représentations du corps à l’état de marchandise.
Peter Klasen grandit au sein d’une famille sensible aux arts : son oncle Karl Christian Klasen, élève d’Otto Dix, est un peintre expressionniste de paysages et de portraits et son grand-père, mécène et collectionneur. Peter Klasen commence ainsi très jeune à dessiner et à peindre. Il s’initie aux techniques de la lithographie et de l’aérographe. La lecture de Dostoïevski, Kafka et Thomas Mann le marque profondément.
De 1956 à 1959, Peter Klasen étudie à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Berlin, alors école d’avant-garde, et devient l’ami de Georg Bazelitz. En 1959, lauréat du prix du Mécénat de l’industrie allemande, il obtient une bourse d’étude et s’installe à Paris. Là, Klasen s’intéresse aux cinéastes de la Nouvelle Vague (Godard, Truffaut, Chabrol,…). Il fait la relecture des écrits théoriques de Dada et du Bauhaus, et développe le concept de l’intégration de la photographie dans son travail pictural.
Peter Klasen est, dans les années 60, un des fondateurs du mouvement artistique nommé Nouvelle Figuration ou Figuration Narrative. Il élabore alors un langage plastique personnel : il explore et réinterprète les signes de notre environnement urbain et, plus généralement, de notre société. Il s’intéresse aux images exploitées par les mass média et dénonce, par ses métaphores picturales, l’uniformisation du cadre de vie occidental. Ses peintures et oeuvres graphiques invitent à une réflexion critique sur le monde qui nous entoure. Peter Klasen réalise ses premiers « tableaux-rencontres » où s’opposent des images découpées et leur représentation peinte à l’aérographe. C’est aussi le moment où apparaît sur ses toiles l’image morcelée du corps féminin tirée d’affiches publicitaires, de cinéma et de magazines : ce sera une constante dans son oeuvre jusqu’en 1973. Klasen se fait l’écho d’une réalité déchirée où se mêlent des objets de consommation courante (téléphone, appareil électrique…), des objets de séduction (rouge à lèvres), des objets liés au corps et à la maladie (thermomètre, stéthoscope, seringue, pilule…).