Eduardo Arroyo
Biographie
Eduardo Arroyo, né le 26 février 1937 à Madrid et mort le 14 octobre 2018 à Madrid, est un peintre, graveur, lithographe, sculpteur et décorateur de théâtre espagnol, représentant majeur de la Figuration narrative et de la Nouvelle figuration espagnole, qui se développa en Europe au début des années 1960. Ses tableaux traitent de l’exil, des assassinats politiques, des complicités dont bénéficia le régime de Franco, des espagnolades qui masquaient la réalité fasciste de l’Espagne et des bases américaines qui soutenaient l’impunité de Franco.
Eduardo Arroyo, qui pratique la peinture en autodidacte depuis 1949, a fait des études de journalisme à Madrid (1956-1957). et a commencé à travailler comme pigiste et caricaturiste de presse. En 1958 il se rend à Paris, pour fuir le franquisme, en abandonnant cette première activité, sans toutefois renoncer à l’écriture, sa première vocation.
À Paris, il fait des petits boulots pour survivre et dessine des portraits à la terrasse des cafés ou reproduit les chefs-d’œuvre du musée du Prado à la craie sur le trottoir. En résidant dans la capitale, il prend aussi « conscience de la réalité sociale, de la réalité des opprimés et (qu’il) se politise ». Il rencontre de jeunes peintres surréalistes espagnols et de vieux artistes républicains. Puis, il fait la connaissance d’Antonio Recalcati. Les deux artistes vont « faire de l’agitation politique à l’intérieur du Salon de la Jeune Peinture » avec Gilles Aillaud. Ensemble, ils questionnent le rôle de l’artiste dans la société, et la peinture comme arme militante.
Sa première exposition personnelle a lieu en 1961. En 1965, avec Gilles Aillaud et Antonio Recalcati, il participe au mouvement de la figuration narrative. Activiste en Mai 68, et plus que jamais militant contre la politique de Franco, il est arrêté en 1974 sur le territoire espagnol, d’où il est expulsé. Il obtient en France le statut de réfugié politique. Après la mort de Franco, il renoue avec l’Espagne qui lui offre une reconnaissance officielle.
Il refuse toute l’esthétisation de l’art et défend l’exemplarité de l’œuvre, la force de l’image dans son travail, et milite pour la démocratisation de la peinture jusqu’à sa mort, en 2018.